Miroir



" Les miroirs se brisent mais la vie continue. Les déceptions existent mais l'âme survie."





Le Miroir

« Oh mon beau miroir »- Morceau de métal poli capable de réfléchir la lumière. Associé à son reflet comme la reine l’est à sa couronne ou le peintre à son pinceau : reflet de nous-même.
Majestueux, il parait scintillant dans son armure lisse d’argent. Il a un grand pouvoir ; capable de renvoyer les rayons de lumière que lui lance le soleil. Il est magique, maléfique, mirifique, magnifique.
Usurpateur il se transforme en tout ce qu’il regarde ! Beau, laid on ne le sait pas, car il se métamorphose constamment.                                                                                                                                                                    Je le dévisage, il me dévisage. Je fronce un sourcil, il fait de même. Je lui lance un regard noir, il me le renvoie tout aussi sombre. Du plus profond de son âme, il reflète la souffrance, reproduit chaque larme et chaque déception. Mais il peint sur son visage brillant les sourires angéliques des belles dames. Incapable de se crée sa propre apparence.
Il éblouie les femmes, les princesses et les reines. Il cause le bonheur du riche et le malheur du pauvre. Pauvre malheur, riche bonheur. Immobile et muet dans son cadre doré, il se sent seul et incompris. Il met en valeur la splendeur des visages comme les bijoux mettent en valeur les gorges blanches et parfumées des duchesses.
Il est gris, mais pas le gris terne des cendres du feu ou celui des cheveux d’un vieillard mais gris nacré comme les perles marines ou les diamants scintillants. Il est glacial malgré les sourires.                
Il enveloppe la cour d’un voile de volupté, tel que le tissu de soie que portent ses épouses : la cuillère brillante, la vitre glacée, l’eau de la fontaine illuminante.
Sans taille précise celui-là est rond comme une horloge, l’horloge qui mange le temps et qui savoure chacune des secondes.                                                                                                                 D’un coup de lame dans le cœur (ou d’un coup d’état) il éclate en gros fracas sur le carrelage luisant de notre palais. Quand sa dernière heure sonne, il se brise en mille éclats, il dirige le peuple à l’aide de ses fragments. Il n’illumine plus le monde de sa seule emprise mais reste gravé dans toutes les mémoires : son règne touche à sa fin. Le prince le MI-ROI Rétablit le pouvoir envolé.

Le miroir reste sans aucun doute le roi des objets.

(Maintenant remplacer le mot miroir par prince dans la majorité des phrases c'est censé avoir un sens.)


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